Page 15 - Adec-Bulletin 03-2004
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                    Numéro 3 -  2004  -  Page 15


                che  comportant 3 trous pour le passage du        te fallait-il une trop grande quantité de crè-
                lait : les escudélous .                           me pour justifier son utilisation et le  chep-
                                                                  tel,  à  cette  époque,  était  principalement
                Le lait tiède versé au sommet sortait de cette    constitué  de  vaches  de  race  salers  qui  tra-
                machine infernale par un petit robinet placé      vaillaient et donnaient moitié moins de lait
                au  bas  du  bassin.  La  crème  montait  dans    que d’autres races, normandes ou hollandai-
                l’axe et coulait par un petit trou latéral alors   ses,  championnes  de  lactation  venues  bien
                que le petit-lait était rejeté à l’opposé.        plus tard dans nos étables.

                On  se  souvient  encore  dans  le  hameau  de    Le lait de vache était en grande partie em-
                CANDES des opérations fastidieuses de net-        ployé pour l’alimentation des veaux. L’excé-
                toyage de tout cet appareillage : chaque piè-     dent était consommé et une faible quantité
                ce  retirée  du  bassin  devait  être  soigneuse-  transformée  en  crème,  beurre  ou  fromage
                ment lavée  « avec 2 eaux, d’abord une tempé-     dont  la  vente  ne  donnait  lieu  qu’à  un  com-
                rée puis une bien chaude ».                       merce local.

                Encombrante et peu esthétique l’écrémeuse,        Dans  plusieurs  familles  à  COMIAC,  on  se
                de  nos  jours  inutilisée,  est  encore  parfois   souvient de ces aïeules qui partaient à pied
                conservée au cellier.                             jusqu’à Saint  CERE,  à  travers  bois,  un  pa-
                                                                  nier  à  chaque  bras  et  un  autre  sur  la  tête,
                                                                  pour  vendre  au  marché  les  produits  de  la
                                                                  ferme...

                                                                  Aller au marché, c’était l’occasion de récolter
                                                                  quelques  sous  si  précieux  pour  acheter  ce
                                                                  que la ferme ne pouvait pas fournir.

                                                                  Vendre  les  produits  fermiers  était  l’affaire
                                                                  des  femmes,  tandis  que  les  hommes  se
                                                                  consacraient au commerce du bétail, qui se
                                                                  tenait sur le foirail, à l’écart.

                                                                  Si les affaires étaient bonnes on en profitait
                                                                  pour acheter une paire de sabots, un coupon
                                                                  de tissu ou quelques articles de quincaillerie
                Dans les petites fermes on faisait son beurre     ou  aller  chez  l’épicier  pour  se  procurer  des
                pour  une  consommation  essentiellement  fa-     produits exotiques, comme une orange pour
                miliale (1), à la main en tournant énergique-     le Noël des enfants, ou un peu de café qui se
                ment « il fallait se refroidir la main souvent,   vendait  le  plus  souvent  par  quart  de  livre
                il y fallait du temps, parfois même plus d’une    (125 g) ou même par demi-quart (62,5 g).
                heure si l’orage menaçait ! ».
                                                                  Le brûloir à café en  tôle,  présenté  à  la  pa-
                Pour les maisons équipées de baratte à bat-       ge  suivante,  servait  aussi  à  griller  l’orge  ;
                teur  une  demie  heure  suffisait  et  quelques   moulu  et  additionné  de    chicorée,  l’orge  et
                minutes seulement avec une baratte à mani-        parfois  même  le  seigle  remplaçait  le  café
                velle telle que celle-ci descendue d’un grenier   plus  onéreux.  La  vie  était  rude  dans  nos
                comiacois pour être photographiée, présentée      campagnes.
                ci-dessus.
                                                                  En évoquant ainsi  le passé, devant  la brai-
                Achetée à LATRONQUIERE dans les années            sette, dans le reflet des flammes de la che-
                30,  on  la  retrouve  en  très  bon  état,  elle  a   minée surgit l’image de la jeune femme de
                semble-t-il relativement peu servi, sans dou-     33 ans, mère de 3 enfants « partie en 1912
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