Page 11 - Adec-Bulletin 03-2004
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                  Numéro 3  -  2004  -  Page 11




                         Marie BARGUES, une vocation.

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                    ille  de  Pierre  Bargues  et  de  Jeanne-   mentionnait  son  appartenance  à  la  com-
                F  Marie  Vialard,  Marie  BARGUES               munauté  religieuse  de  Sœurs  de  Saint
                naît le 11 janvier 1818, dans la maison fa-      Paul de Chartres qui nous incita à recher-
                miliale située au cœur du village de Bous-       cher quelles furent ses années en  religion
                sac,  principal  hameau  de  la  commune  de     et à comprendre son remarquable et tragi-
                Comiac.                                          que destin.

                La  déclaration  de  sa  naissance  est  faite                 Les Sœurs de
                par  son  grand-père  paternel,  Jean  Bar-              Saint Paul de Chartres
                gues, car comme il est inscrit par le maire
                Bennet sur l’acte de naissance,  « son père      Elles furent fondées en 1696 à Levesville-
                demeurait alors au royaume d’Espagne ».          la-Chenard  dans  le  diocèse  de  Chartres,
                                                                 par  le  curé  du  lieu,  l’abbé Louis Chauvet.
                Marie était le sixième enfant du couple qui      En 1708, il confia sa communauté à l’Évê-
                avait  déjà  donné  naissance  à  3  filles  et  2   que qui développa son activité au soin des
                garçons.                                         malades.

                Les premières familles Bargues de Comiac,        Leur  première  grande  mission  eu  lieu  en
                semblent s’être installées dans la commu-        1727 lorsqu’elles partirent pour la Guyane.
                ne de Comiac vers 1750 (Il y avait un vicai-     Au cours de la Révolution, certaines furent
                re en 1705 qui se nommait Bargues). Elles        emprisonnées.
                venaient de Gagnac (Lot), commune voisi-
                ne de quelques kilomètres et de Meyrignac        Après la Révolution, les sœurs sont à nou-
                -Lentour  (Lot),  village  plus  au  sud.  Elles   veau  rassemblées  et  partent  en  Martini-
                firent souches dans les hameaux de Bous-         que, en Guadeloupe, puis en 1848 dans le
                sac,  Capmiol  et  La  Salesse.  Une  famille    sud-est asiatique et enfin en Afrique, aux
                demeure encore sur la commune.                   Amériques et en Océanie.

                A l’époque où Marie naissait, son oncle pa-      Au service des plus pauvres, elles sont pré-
                ternel,  Louis  Bargues,  docteur  en  chirur-   sentes sur les 5 continents, dans le monde
                gie,  exerçait  sur  la  commune  la  charge     de  l’éducation,  de  la  santé  et  auprès  des
                d’officier de santé.                             marginaux.

                L’enfance  de  Marie  fut  sans  doute  celle    Marie Bargues entra dans la communau-
                commune à toutes les petites filles de son       té  le  4  août  1845,  à  l’age  de  27  ans.  Elle
                temps. Laborieuse, les familles de cultiva-      prit  le  nom  de  sœur  Symphorose  (1).
                teurs  avaient  besoin  de  bras,  studieuse     Jusqu’en  1852,  nous  ne  connaissons  pas
                aussi la suite de sa vie nous le montrera.       ses obédiences. Mais nous savons ce qui se
                                                                 passa  cette  année  là  qui  fut  décisive  et
                De ces périodes nous n’avons pas trouvé de       marqua  son  destin.  L’histoire  de  la  com-
                traces  précises  mais  elles  furent  certaine-  munauté  retrace  précisément  cette  courte
                ment déterminantes pour sa vie future.           période (2).

                C’est  la  lecture  de  son  acte  de  décès  qui
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