Page 6 - Adec-Bulletin 03-2004
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Bulletin de l’Association “Les Amis de Comiac” (ADEC)                                                    Numéro 3  -  2004  -  Page 6




                               MON VILLAGE, MON HAMEAU, MON CHAMP...
                                            D’où viennent leur nom ?



                                                                                       Par Yvette AQUIOUPOU


                Suite de l’article paru dans le Bulletin n°2 - Mai 2003



                                             HAMEAUX ET MAISONS ISOLÉES
                                                          DISPARUS





                Les toponymes présentés ont été relevés sur la car-    de Comiac à succédé à un menhir de gran-
                te de la commune de Comiac en 1937 (Abbé Gou-          de taille.
                zou), sur le plan cadastral napoléonien de 1819,
                quelques  uns  proviennent  du  cartulaire  de  l’Ab-  CROS
                baye  de  Beaulieu  et  d’actes  anciens  ou  m’ont  été      Gouzou  1937.  Au nord  de  Capmiol.  Forme
                indiqués par Monsieur J. Galtié, qui bien souvent      méridionale  du  français  creux.  Les  Cros,
                m’en a donné le sens.                                  hameaux  ou  lieux-dits,  sont  nombreux
                                                                       dans le Massif Central et souvent accompa-
                                                                       gnés d’un déterminatif (Cros de Monvert)
                BROUSSE
                     Gouzou 1937. Au nord de Capmiol. cf. Las-   ESTRÉS
                     brousses                                          1819  et  1937.  Sur  l’ancien  chemin  de  Ca-
                                                                       hus  à  Labastide  du  Haut  Mont  (entre  le
                CABANE (La)                                            ruisseau de Comiac et La Roumée). Passa-
                     Près de Belmont et de la route de charrois        ge étroit (patois estrech). Près du ruisseau,
                     de  Gagnac  à  Laroquebrou.  Ce  toponyme         J.Tournié  a  recueilli  une  lamelle  de  cou-
                     qui  est  courant  dans  le  midi  a  le  sens  de   teau en silex d’âge néolithique.
                     hutte, masure. La Cabane comme les Esca-
                     zelles indique un type d’habitation primitif.   FRANQUIA (alla)
                     F. Pressouyre fait remarquer que le terme         Mas    cité   au   Xème-XIème     siècle.
                     cabane  «  a souvent  désigné  dans  nos  pays    F.Pressouyre  fait  remarquer  que  ce  terme
                     une  maison  isolée  où  l’on  reléguait  les  lé-  qui  ne  comporte  pas  un  sens  de  terre  du
                     preux  ».  On  sait  que  les  refuges  pour  lé-  franche (alleu)  doit  avoir  une  signification
                     preux  étaient  fréquents  au  Moyen  Age  et     ethnique: la terre du Franc.
                     implantés en des lieux reculés ou proximité       Ainsi, dit-il, il pouvait y avoir eu à Candes
                     d’une voie importante.                            et  dans  ses  environs  une  petite  tribu  de
                                                                       francs  établie  lors  de  nombreuses  expédi-
                CROIX LONGUE (La)                                      tions que les carolingiens firent en Aquitai-
                     Gouzou  1937.  Maison  isolée  protégée  par      ne,  leur  cimetière  aurait  été  à  Saint  Cir-
                     une  croix,  située  sur  l’ancien  chemin  de    gues.  Deux  tènements,  signalés  par  Mon-
                     Comiac  à  Nauvioles.  Elle  fut  abandonnée      sieur Galtié,  situés  aux  abords  d’Alayran-
                     en 1937. Les toponymes tels que Croix lon-        gues, Francou et Franjau pourraient avoir
                     gue,  Pierre  longue  doivent  leur  nom  à  la   la même origine.
                     présence  voyante  d’un  menhir.  Ainsi  la
                     Croix longue de Salles Curan, en Aveyron,   GLEISIAS (a las)
                     avec ses trois mètres de haut constitue un        Le chanoine Albe écrit « il y a dans le ter-
                     important point de repère sur le plateau de       rier de Comiac (1660) un lieu appelé a las
                     Lévézou.  Étant  admis  que  les  toponymes       gleizas  (aux  églises),  le  nom  de  Saint  Cir-
                     conservent le souvenir de leur fonction, il y     gues se trouve aussi dans le terrier. L’église
                     a tout lieu de penser que la « Croix longue »     de Candes n’était pas loin ».
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